Burn-out, bore-out, brown-out : le trio qui menace les salariés en 2025

Un malaise qui prend racine dans le monde du travail moderne

Le monde du travail n’a jamais été aussi connecté, rapide… et paradoxalement, aussi épuisant.
En 2025, trois mots résument la fragilité des salariés : burn-out, bore-out et brown-out.
Trois réalités différentes, mais qui traduisent une même perte d’équilibre entre performance, sens et bien-être.

L’époque valorise la productivité, la disponibilité constante et la passion au travail. Mais à force de vouloir être « engagé », nombreux sont ceux qui finissent vidés, désengagés ou désorientés.
Et si ces trois syndromes étaient les nouveaux visages d’un même malaise ?


1. Le burn-out : quand le feu intérieur s’éteint

Le burn-out — littéralement « se consumer de l’intérieur » — reste le plus connu.
Il touche surtout les salariés surinvestis, perfectionnistes ou exposés à une pression constante.

En 2025, plus d’un salarié sur trois se dit « épuisé psychologiquement » selon un sondage de la Dares.
Les causes sont multiples : surcharge de travail, manque de reconnaissance, désorganisation, pression hiérarchique ou encore hyperconnexion numérique.

Les signaux d’alerte

  • Fatigue extrême et persistante
  • Troubles du sommeil et irritabilité
  • Baisse de concentration
  • Sentiment d’échec permanent
  • Cynisme ou détachement émotionnel

Ce n’est plus une simple fatigue : c’est une extinction du moteur intérieur.

💡 Pour en savoir plus : découvrez notre article “Les risques psychosociaux au travail : ce que tout salarié devrait savoir”


2. Le bore-out : l’ennui qui use en silence

À l’inverse du burn-out, le bore-out naît d’un manque total de stimulation.
C’est l’ennui chronique au travail — cette impression d’être inutile, sous-occupé, voire mis à l’écart.

Beaucoup de salariés n’en parlent pas, par peur d’être jugés “paresseux”. Pourtant, le bore-out est une souffrance réelle, souvent vécue dans les grandes structures où la routine s’installe.

“J’ai passé deux ans à faire semblant de travailler. Mon cerveau tournait à vide.”
témoigne Julien, cadre administratif à Toulouse.

Les conséquences sont insidieuses : perte d’estime de soi, isolement, anxiété, et parfois dépression.
L’ennui prolongé mine la santé mentale tout autant qu’un excès de charge.

🎯 En 2025, le bore-out touche environ 12 % des salariés français, selon une étude de l’Ifop.
Les métiers les plus concernés ? Les postes de bureau très procéduraux, avec peu d’autonomie ou de reconnaissance.


3. Le brown-out : la perte de sens dans un monde absurde

Moins connu mais tout aussi destructeur, le brown-out — du terme anglais “brownout” (baisse de tension électrique) — décrit la perte de sens au travail.
Le salarié ne supporte plus le décalage entre ses valeurs et les tâches qu’on lui confie.

“Je ne voyais plus pourquoi je faisais tout ça. Je n’avais plus d’énergie morale.”
témoigne Clara, ingénieure marketing reconvertie dans le social.

Le brown-out apparaît souvent dans les métiers où les procédures l’emportent sur la finalité : reporting excessif, réunions inutiles, objectifs déconnectés de la réalité.
L’individu n’est pas fatigué physiquement, ni ennuyé, mais désaligné.


4. Pourquoi ces trois syndromes explosent en 2025

La frontière entre vie pro et perso s’est effacée.
Les outils numériques (Teams, Slack, Zoom, messageries internes) maintiennent une pression constante : tout le monde doit être joignable, réactif, performant.

Parallèlement, la quête de sens s’accélère : les nouvelles générations refusent les postes sans utilité sociale ou écologique.
Résultat : le travail est devenu un champ de tension permanente entre aspiration personnelle et exigences institutionnelles.

Selon France Travail, près de 45 % des actifs envisagent une reconversion d’ici 3 ans — un record historique.
La santé mentale au travail n’est plus une question secondaire : c’est un enjeu collectif majeur.


5. Comment prévenir ces trois maux ?

🧭 A. Agir sur la charge et l’organisation

Les entreprises doivent revoir leurs modes de management.
Mettre fin à la culture du “toujours plus”, prioriser les tâches réellement utiles et redonner du sens à l’action collective.
Des outils comme le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) permettent d’identifier les risques psychosociaux (RPS) et de les traiter en amont.

💡 À lire aussi : “Comment construire et mettre à jour votre DUERP”

🧠 B. Encourager la parole et la reconnaissance

L’écoute, le feedback régulier et la reconnaissance sont des leviers puissants de prévention.
Former les managers à repérer les signaux faibles, organiser des temps de parole collectifs et instaurer une vraie culture du bien-être professionnel.

🌿 C. Repenser le rapport au travail

Valoriser les pauses, les déconnexions numériques, la flexibilité et le droit à l’erreur.
Et surtout, replacer la valeur humaine au centre : le travail n’est pas qu’une production, c’est une expérience sociale.


6. Que faire quand on se sent concerné ?

🔹 Reconnaître le problème

Le plus dur, c’est souvent d’admettre que “quelque chose ne va pas”.
Identifier les signes physiques (fatigue, migraines, insomnie) et émotionnels (désintérêt, irritabilité, anxiété).

🔹 En parler à un professionnel

Le médecin du travail, le service RH ou un psychologue du travail peuvent proposer un accompagnement, voire un aménagement temporaire.

🔹 Envisager une évolution ou une reconversion

Parfois, le salut passe par un changement.
Une mutation interne, une formation, ou même un projet de reconversion peuvent redonner du souffle.

💡 Découvre des parcours inspirants dans notre article “Tu veux changer de vie ? 4 personnes qui l’ont fait… sans tout perdre”


7. Et les entreprises dans tout ça ?

Ignorer ces signaux, c’est risquer :

  • une explosion de l’absentéisme,
  • une démotivation collective,
  • une baisse de productivité,
  • et une détérioration durable du climat social.

À l’inverse, celles qui s’emparent du sujet (formations, écoute, prévention, QVCT) constatent une baisse de 30 % des arrêts maladie et une nette amélioration du climat interne.

Les entreprises de demain ne seront pas celles qui pressent, mais celles qui préservent.


8. En résumé : un enjeu humain et sociétal

Burn-out, bore-out et brown-out ne sont pas des modes, mais des symptômes d’un modèle à bout de souffle.
Ils traduisent un besoin urgent de repenser le travail : plus humain, plus équilibré, plus durable.

En 2025, le vrai courage n’est plus de tenir, mais de prévenir.
Et pour beaucoup, cela commence par un mot simple : oser dire stop.


🔗 Liens utiles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici
Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!
ARTICLES LIÉS
PUBLICITE

Nouveaux articles