Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS)

Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) sont la première cause de maladie professionnelle au travail en France. Ils affectent les articulations lorsqu’elles sont souvent sollicitées (épaule, poignet, coude, genoux…). Elles peuvent provoquer des douleurs handicapantes pouvant aller jusqu’à l’impossibilité de travailler.

Les TMS représentent environ 79% des maladies professionnelles en 2013 soit environ 40 613 cas reconnus.

Qu’est-ce que c’est ?

Les TMS sont des pathologies multifactorielles à composante professionnelle. Ils résultent de microtraumatismes subis de façon continue par les articulations et non pas d’une blessure soudaine. Ce sont des affections péri-articulaires touchant les tissus mous: muscles, tendons, ligaments, nerfs, vaisseaux, cartilages

Les TMS s’expriment par de la douleur mais aussi par de la raideur, de la maladresse ou une perte de force pour les membres supérieurs. Parmi les pathologies reconnues figurent la tendinopathie de la coiffe des rotateurs (épaule), l’épicondylite (coude) et le syndrome du canal carpien (poignet), problèmes de dos (un point dans le dos, courbature, voire lombalgie)…

Pourquoi en parle-t-on ?

Les TMS représentent un grave problème de santé au travail partout dans le monde et touchent plusieurs millions de travailleurs en Europe. Au-delà de la souffrance humaine, ils sont à l’origine de déficits fonctionnels gênant l’activité professionnelle. Ils constituent de ce fait, un lourd fardeau économique pour la société à la fois parce que ce sont les maladies professionnelles les plus fréquentes mais aussi parce qu’ils sont à l’origine d’un important absentéisme et donc d’une perte d’efficacité pour l’entreprise (remplacement, perte de qualité et de productivité, perturbations dans l’organisation du travail). Sans compter les difficultés de reclassement d’un salarié atteint d’une inaptitude professionnelle engendrant très souvent un licenciement.

Comment se manifestent les TMS ?

Le principal signe clinique des TMS s’exprime au travers de douleurs lancinantes ressenties au cours ou en dehors du travail (engourdissement, picotements,…). La région concernée est souvent douloureuse et sensible au toucher même au repos. La douleur s’associe progressivement à une gêne fonctionnelle de plus en plus importante.
La pathologie provoque alors une invalidité pour l’activité professionnelle, mais aussi pour la vie personnelle.

Facteurs de risques et causes des TMS

La probabilité d’apparition de la pathologie augmente avec la combinaison de facteurs de risques professionnels, de nature biomécanique et psychosociale ainsi que des caractéristiques personnelles. Nous pouvons classer ces facteurs en deux familles :

1/ Ce qui se voit

  • Les contraintes biomécaniques 

Les TMS peuvent trouver leur origine dans des mouvements courants qui ne semblent pas particulièrement dangereux. Ces gestes deviennent dangereux en situation de travail s’il y a :

La répétitivité : Travailler avec une cadence qui ne permet pas une récupération suffisante entre les mouvements, fréquence élevée des mouvements, la monotonie des gestes…

Les efforts excessifs : Application d’une force (par exemple, soulever, transporter, tirer, pousser, utiliser des outils)

Les postures et les gestes avec des amplitudes articulaires excessives : travailler par exemple avec les mains au-dessus du niveau des épaules ou position debout ou assise prolongée, être accroupi, en rotation, avec de fortes extensions

  • Les ambiances physiques peuvent être des facteurs aggravants

Les vibrations, l’humidité, le froid ou la chaleur excessive ainsi que le niveau de bruit élevé qui provoque une tension du corps, par exemple.

2/ Ce qui se vit

Les facteurs de risques psychosociaux sont relatifs à l’environnement professionnel, au cadre relationnel et à la façon dont la personne perçoit son travail, ses gestes, son environnement social et professionnel.

Exemple de facteurs : Travail exigeant, absence de contrôle sur les tâches exécutées, faibles niveaux d’autonomie, faible niveau de satisfaction vis-à-vis du travail, tâche répétitive et monotone exécutée à un rythme soutenu, absence de soutien de la part des collègues, des superviseurs et des responsables…

Suis-je concerné ?

Certains signes peuvent vous indiquer la présence de TMS comme :
un turn-over important, un absentéisme élevé, une baisse de productivité, une augmentation des AT, des soins bénins ou des MP, des difficultés de recrutement ou de fidélisation du personnel, des inaptitudes, des plaintes de salariés qui peuvent être remontées par l’intermédiaire du Médecin du travail, des membres du CHSCT ou de l’encadrement de proximité.

Que faire ?

Pour la prise en compte de la multiplicité des causes et leurs combinaisons, la prévention des TMS passe par la mise en place d’une démarche globale. Il faut lancer cette démarche en mode projet en commençant par un engagement fort de la direction et en faisant participer tous les salariés. Si vous n’avez pas de ressource en interne, faites recours à des compétences externes spécifiques en ergonomie par exemple.

Exemples d’actions pour prévenir les TMS

  • Traiter les facteurs de pénibilité comme les manutentions manuelles de charges définies à l’article R. 4541-2, les postures pénibles définies comme positions forcées des articulations ,les vibrations mécaniques mentionnées à l’article R. 4441-1 ; Les températures extrêmes, le bruit mentionné à l’article R. 4431-1, le travail répétitif caractérisé par la répétition d’un même geste, à une cadence contrainte, imposée ou non par le déplacement automatique d’une pièce ou par la rémunération à la pièce  avec un temps de cycle défini.
  • Maintenir et reclasser les salariés avec des pathologies en améliorant leurs postes
  • Définir et choisir du matériel adapté
  • Analyser les postes de travail pour agir sur leur conception et sur celles des produits
  • Faire évoluer les cycles, gammes, l’ordonnancement de production en prenant en compte les TMS
  • Développer la polyvalence en mettant en place un système de rotation
  • Organiser la transmission de savoir-faire et préparer l’intégration des nouveaux
  • Former le personnel à faire les bons gestes et les bonnes postures

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