L’usure professionnelle est devenue depuis plusieurs années une problématique majeure en santé au travail. Elle concerne n’importe quel secteur d’activité, tous les corps de métiers et toutes les catégories de salariés sans distinction. Selon les résultats de la dernière enquête, menée par Malakoff Médéric, 23 % des employés âgés de plus 50 ans ont le sentiment d’être dépassés par le changement technologique dans leur métier, leur entreprise et leur service. Tandis que 60 % des salariés de cette tranche d’âges se sentent incapables de travailler au même rythme dans dix ans.
Bref rappel sur l’usure professionnelle
Selon l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail), l’usure professionnelle est le processus de détérioration de la santé, s’inscrivant dans la durée et résulte d’une exposition prolongée. Elle est la conséquence d’une exposition à des contraintes de travail.
Les conséquences de l’usure professionnelle
Dans les cas les plus critiques, l’usure professionnelle peut provoquer une inaptitude médicale ainsi que des problèmes d’employabilité.
Pour les employés et les collaborateurs, l’usure professionnelle est devenue un enjeu important en matière de santé au travail. Pour eux, l’usure professionnelle se traduit par différents symptômes :
- Psychologique (dépression, manque de motivation) ;
- Physique (cancers professionnels, le TMS, la surdité…) ;
- Cognitif (troubles de la mémoire, perte d’aptitude…).
Les causes varient selon l’environnement de travail et les personnes
Les causes profondes de la maladie sont principalement :
- Les conditions physiques du travail : port d’objets lourds, exposition à des intempéries ou à des produits chimiques nuisibles ;
- L’organisation du travail : parcellisation ou répétition des tâches, objectifs irréalisables et non précis, autonomie insuffisante ;
- Le parcours professionnel : compétences dépassées, manque de vision ou de reconnaissance professionnelle.
L’usure professionnelle : un facteur de risques aussi bien pour l’entreprise que pour l’employé
L’usure professionnelle affecte la santé des employés et présente des risques importants pour l’ensemble de l’entreprise. Les employés usés professionnellement s’exposent à :
- La difficulté de réaliser convenablement leur travail ;
- La perte de motivation, de compétence ou d’estime de soi ;
- La dégradation de l’employabilité ;
Dans tous les cas, l’entreprise devra faire face à :
- La hausse de l’absentéisme et du turnover ;
- L’augmentation du nombre de salariés inaptes au travail ;
- La détérioration du climat social ;
- La baisse de la compétitivité et de la rentabilité ;
La prévention de l’usure professionnelle : le rôle de l’entreprise
Il appartient à l’entreprise de prévoir ce risque. D’autant plus que la santé des travailleurs et leur bien-être constituent des atouts pour la performance économique et sociale à moyen et à long terme.
- Analyser
La première action à entreprendre consiste à mieux comprendre la réalité de l’usure professionnelle des salariés de l’entreprise : concrètement, comment cela se traduit-il ? Quelles sont les origines ? Qui est concerné ? De nos jours, des outils existent déjà pour entamer cette phase, ils se présentent sous forme de guides pédagogiques pour gérer votre démarche.
- Mettre en place un plan d’action
- Améliorer l’environnement de travail pour diminuer la pénibilité physique ;
- Revoir les modalités de travail pour réduire le stress et la charge mentale,
- Améliorer la conduite du changement et le management ;
- Développer les compétences par des programmes de formations ;
- Renforcer les compétences en gestion des R.H. ;
- Accompagner les salariés employés dans la prévention et la gestion des problèmes de santé.
Tous les acteurs (employés, CSE, management) doivent participer à sa mise en place.
