Il est 9h05 lorsque Clara franchit les portes du centre de tri intercommunal. Des bacs multicolores défilent, le bruit des machines résonne, et une odeur de carton humide flotte dans l’air. Dans une heure, elle présentera aux élus un plan visant à réduire de 40 % les déchets non recyclés du territoire. Ce matin encore, elle a rencontré des entreprises pour encourager le réemploi de leurs matériaux, puis échangé avec une association qui expérimente la réparation à grande échelle.
En observant la chaîne de tri qui s’emballe, elle se dit que son travail ne consiste pas seulement à “gérer les déchets”. Sa mission est d’inventer un système où rien ne se perd, tout se transforme.
Ce métier s’inscrit dans une dynamique plus large liée à la transition écologique. Pour découvrir l’ensemble des profils qui recrutent fortement, consultez notre dossier complet : Métiers verts & transition écologique : les 20 métiers qui vont exploser en 2026.
Ce que fait vraiment ce métier au quotidien
Le chargé de mission économie circulaire accompagne un territoire, une entreprise ou un réseau d’acteurs vers une consommation plus sobre, plus intelligente et plus durable. Son quotidien est fait d’analyses de flux, de visites terrain, de rencontres avec les services techniques, les entreprises, les associations, les habitants. Il cherche à comprendre ce qui entre, ce qui sort, ce qui pourrait être évité, réutilisé, réparé ou recyclé.
Il structure des projets de réduction du gaspillage, développe des filières de réemploi, soutient l’écoconception, encourage les achats responsables, conseille sur la tarification incitative, anime des ateliers citoyens, dialogue avec des industriels pour transformer leurs chaînes de production.
Son travail consiste à révéler la valeur cachée dans ce que l’on appelle encore trop souvent “déchets”.
Les compétences clés
Ce métier demande une compréhension fine des flux de matières, des impacts environnementaux, de la réglementation déchets, mais aussi une grande capacité d’écoute et de pédagogie. Pour être efficace, le chargé de mission doit traduire des concepts techniques en actions concrètes, convaincre des acteurs aux intérêts parfois divergents, expliquer pourquoi une démarche de réemploi peut être économiquement rentable, ou comment une filière de réparation peut transformer tout un quartier.
Il lui faut une sensibilité à l’innovation, une curiosité pour les nouveaux modèles économiques et une aptitude à créer des ponts entre entreprises, collectivités, associations et citoyens.
L’économie circulaire est un mouvement, pas une théorie — et il doit en être le moteur.
Salaire 2026 : les vraies fourchettes
En 2026, un chargé de mission économie circulaire débute souvent entre 30 000 et 36 000 € bruts annuels, selon la taille du territoire ou de la structure. Lorsqu’il porte des projets d’envergure, coordonne plusieurs partenaires ou pilote une stratégie territoriale complète, sa rémunération se situe plutôt entre 38 000 et 45 000 €.
Les profils expérimentés, capables d’orchestrer des filières complexes ou de conseiller des industriels sur la transformation de leurs modèles, dépassent régulièrement 48 000 à 55 000 €, parfois davantage dans les grandes métropoles ou au sein de bureaux d’études spécialisés.
Comment se former en 2026
Les trajectoires vers ce métier sont diverses. Beaucoup viennent de masters liés à l’environnement, à l’économie circulaire, au développement durable, à la gestion des déchets ou à l’écoconception. D’autres arrivent depuis l’industrie, la logistique, la RSE ou l’aménagement du territoire.
En 2026, les formations financées via le CPF, les OPCO, ou les programmes territoriaux permettent d’acquérir des compétences en diagnostic flux matières, prévention des déchets, stratégie de réemploi, achats circulaires ou pilotage de projets collaboratifs.
Le champ évolue vite : les innovations en réemploi, les obligations réglementaires et les attentes sociétales imposent une mise à jour continue des savoirs.
Évolution et débouchés
Avec l’expérience, un chargé de mission économie circulaire peut devenir responsable d’un service déchets ou transition écologique, chef de projet réemploi, coordinateur d’une ressourcerie, consultant en économie circulaire, expert écoconception, ou encore chef de projet territorial dans une grande collectivité.
La demande croît aussi du côté des entreprises, qui cherchent à réduire leurs coûts, optimiser leurs flux et se conformer à des obligations environnementales renforcées.
Le métier ouvre des passerelles vers la RSE, l’industrie, la logistique, la mobilité et l’innovation sociale.
Pourquoi ce métier recrute / tensions
La France est engagée dans une transformation profonde de son modèle de production et de consommation. Les collectivités doivent réduire leurs tonnages de déchets, développer des alternatives à l’incinération, soutenir le réemploi, ouvrir des ressourceries, accompagner les entreprises dans la circularité.
Mais les compétences nécessaires sont rares : il faut comprendre des flux matériels complexes, animer des partenariats hétérogènes, anticiper les impacts économiques et traduire des objectifs nationaux en actions locales.
Résultat : ce métier est devenu l’un des plus recherchés dans les politiques publiques de transition.
Inconvénients réels du métier
Le chargé de mission économie circulaire travaille dans un environnement où tout doit changer, mais où peu d’acteurs sont réellement prêts. Les résistances culturelles, les contraintes budgétaires, les filières encore fragiles et le rythme lent de certaines décisions peuvent générer de la frustration.
Il doit accepter que les transformations prennent du temps et que les succès se construisent étape après étape.
Mais chaque petite victoire — un gisement détourné de l’incinération, une filière montée de zéro, une entreprise convertie au réemploi — lui rappelle pourquoi son métier compte.
Pour qui c’est fait ? Pour qui ce n’est pas fait ?
Ce métier attire les esprits curieux, diplomates, créatifs, capables d’imaginer des solutions nouvelles et d’impliquer des acteurs très différents. Il est parfait pour ceux qui aiment travailler dans un univers hybride, entre stratégie, terrain, innovation et pédagogie.
En revanche, il conviendra moins à ceux qui recherchent un cadre strictement technique, un rythme prévisible ou un environnement où tout est déjà structuré.
Mini-FAQ 2026
Beaucoup se demandent si un bagage technique est indispensable : pas forcément, à condition de comprendre les flux et d’aimer les approches systémiques. D’autres s’interrogent sur les débouchés : ils sont nombreux, car la circularité devient une obligation autant qu’une opportunité économique.
Enfin, la question de la pérennité revient souvent : l’économie circulaire n’est plus un concept à la mode. C’est l’un des piliers des politiques publiques et des stratégies d’entreprise des dix prochaines années.
Pour échanger sur les formations, les missions terrain ou les débouchés, vous pouvez rejoindre le forum Mondedutravail.fr, où une communauté engagée discute chaque jour de la transition écologique.
Et pour aller plus loin, explorez aussi nos fiches premium sur le chargé de mission climat énergie, le chef de projet mobilité durable ou le consultant en transition écologique, trois métiers étroitement liés à la circularité.

