Canicule, déshydratation, malaises, fatigue intense… Chaque été, des millions de travailleurs sont exposés à des températures extrêmes dues aux fortes chaleurs au travail. En 2025, la loi évolue pour protéger leur santé : le gouvernement a renforcé les obligations des employeurs face aux fortes chaleurs. Voici tout ce que vous devez savoir pour être en conformité et éviter les sanctions.
Pourquoi la loi change en 2025 ? 🌡️
Le nombre de jours de canicule (températures supérieures à 30°C) ne cesse d’augmenter. En France, on en comptait en moyenne 10 par an en 2000, contre plus de 25 en 2023 dans certaines régions. Les vagues de chaleur deviennent plus longues, plus précoces et plus intenses.
➡️ Face à ce constat, le gouvernement a publié un décret applicable dès le 1er juillet 2025, renforçant les obligations des employeurs pour protéger les travailleurs exposés à la chaleur.
Ce que dit la réglementation 2025 sur les fortes chaleurs
Depuis le décret du 27 mai 2025, les fortes chaleurs sont officiellement reconnues comme un risque professionnel à part entière. Cela implique des obligations légales nouvelles et renforcées pour tous les employeurs.
Cette réglementation s’applique :
- À tous les secteurs (BTP, agriculture, logistique, propreté, restauration, industrie, etc.)
- À toutes les formes d’emploi (CDI, CDD, intérim, apprentissage, agents publics)
- Et même aux travailleurs en bureau, si les locaux ne sont pas adaptés.
Les 7 obligations principales des employeurs en 2025
1. Intégrer le risque “fortes chaleurs” dans le DUERP 🔍
Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels doit inclure une analyse précise :
- Identification des tâches exposées
- Conditions environnementales (intérieur/extérieur, absence de ventilation…)
- Mesures de prévention existantes
- Plan d’action prévu selon les niveaux d’alerte météo
📌 Cette mise à jour est obligatoire dès juillet 2025.
2. Mettre en place un plan d’action canicule 📅
Ce plan prévoit des mesures progressives selon les niveaux de vigilance météorologique :
Niveau météo | Exemple de température | Obligations |
---|---|---|
🟢 Vert | <30°C | Surveillance simple |
🟡 Jaune | >30°C pendant 3 jours | Affichage des consignes, adaptation des pauses |
🟠 Orange | >33°C prolongés | Aménagement des horaires, réduction des efforts physiques |
🔴 Rouge | >35°C sur plusieurs jours | Arrêt ou suspension d’activité possible, télétravail à privilégier |
À noter : les seuils varient légèrement selon les régions et les départements. 🧊
3. 💧 Garantir l’accès à de l’eau potable fraîche
Les employeurs doivent fournir au minimum 3 litres d’eau potable par jour par salarié, dès lors qu’il n’y a pas de point d’eau à proximité.
L’eau doit être fraîche et accessible à tout moment 🚰
4. ⛱️ Aménager les postes de travail
Les postes les plus exposés doivent être adaptés :
- Création de zones d’ombre ou de repos
- Ventilation renforcée ou mise en place de brumisateurs
- Réduction ou report des tâches les plus pénibles
📌 Dans certains cas, le décalage des horaires est imposé (ex. : 6h–13h pour éviter l’après-midi).
5. 🧠 Sensibiliser et former les salariés
Les entreprises doivent organiser des causeries sécurité, ou des modules de formation courts, pour :
- Reconnaître les symptômes du coup de chaleur (vertiges, maux de tête, nausées…)
- Savoir comment réagir et qui alerter
- Encourager les pauses et l’hydratation
Cette sensibilisation est formalisée et obligatoire.
6. 📝 Adapter les procédures d’urgence
Un salarié victime d’un coup de chaud peut perdre connaissance rapidement. Les entreprises doivent prévoir :
- Une procédure claire d’alerte interne
- Des premiers secours immédiatement mobilisables
- Un lien avec les services de santé au travail
7. Respecter le droit de retrait ⚖️
Le salarié a le droit de quitter son poste sans sanction si :
- Sa santé est gravement menacée
- Les mesures de prévention sont manifestement absentes
- La température ambiante est excessive (>34-35°C à l’intérieur sans climatisation)
👉 Ce droit est reconnu par le Code du travail (Article L4131-1).
Quels sont les risques en cas de non-respect ?
❌ Non-conformité | ⚠️ Conséquence |
---|---|
DUERP non mis à jour | Amende / rappel à l’ordre |
Accident lié à la chaleur | Mise en cause de l’employeur |
Absence d’eau ou de pause | Plainte à l’inspection du travail |
➡️ En cas d’accident ou de décès, la responsabilité civile et pénale de l’entreprise peut être engagée.
✅ Bonnes pratiques à adopter (au-delà des obligations)
- Évaluer régulièrement les températures intérieures (au thermomètre mural ou avec sonde)
- Anticiper les alertes météo (via Météo France Pro)
- Equiper les salariés : casquettes, lunettes, vêtements respirants
- Prévoir des pauses plus fréquentes sans réduction de salaire
- Favoriser le télétravail pour les activités compatibles
📌 Ressources officielles
- INRS – Travail et fortes chaleurs
- Météo France – Vigilances en temps réel
- Santé Publique France – Plan canicule
- Legifrance – Décret du 27 mai 2025
Les fortes chaleurs ne sont plus un aléa, mais un risque professionnel reconnu et encadré. En 2025, la réglementation évolue pour que travailler ne mette plus la santé en danger quand le mercure grimpe.
👉 Employeurs : soyez proactifs.
👉 Salariés : connaissez vos droits.
💬 Ensemble, anticipons les vagues de chaleur avant qu’il ne soit trop tard.
Articles liés: