Arrêt maladie : vos droits et démarches actualisés pour 2025

En 2025, le droit du travail et la sécurité sociale continuent d’évoluer, notamment en matière d’arrêt maladie. Que vous soyez salarié du privé, fonctionnaire, indépendant ou demandeur d’emploi, il est essentiel de connaître vos droits et les démarches à suivre pour bénéficier pleinement de la protection sociale en cas de maladie. Cet article vous propose une mise à jour complète des règles applicables à l’arrêt maladie en 2025, avec un focus sur les dernières réformes, les délais, les conditions d’indemnisation, et les bonnes pratiques à adopter.


1. Qu’est-ce qu’un arrêt maladie ?

Avant tout, rappelons qu’un arrêt maladie est un acte médical par lequel un professionnel de santé reconnaît qu’un patient est temporairement inapte à exercer son activité professionnelle en raison de son état de santé. Cela peut concerner une maladie physique, psychique, ou un accident, qu’il soit d’origine professionnelle ou non.

L’objectif principal de l’arrêt maladie est de permettre au salarié de se soigner, de se reposer et de récupérer pleinement, tout en bénéficiant d’une protection financière par le biais d’indemnités journalières.


2. Qui peut bénéficier d’un arrêt maladie en 2025 ?

➤ Les salariés du secteur privé

Les salariés en contrat à durée indéterminée (CDI) ou déterminée (CDD), à temps plein ou partiel, peuvent bénéficier d’un arrêt maladie s’ils remplissent les conditions d’ouverture de droits à l’Assurance Maladie.

➤ Les agents de la fonction publique

Les fonctionnaires titulaires et contractuels sont également couverts, mais les règles varient selon le statut et l’ancienneté. À partir de 2025, de nouvelles règles d’indemnisation ont été mises en place (nous y reviendrons).

➤ Les travailleurs indépendants

Les auto-entrepreneurs, artisans, commerçants ou professions libérales peuvent aussi bénéficier d’un arrêt maladie, à condition de cotiser au régime des indépendants (ex-RSI).

➤ Les demandeurs d’emploi

Les personnes inscrites à Pôle Emploi ont droit à un arrêt maladie sous certaines conditions, notamment s’ils étaient couverts par l’Assurance Maladie en tant que salariés avant leur période de chômage.


3. Les démarches à suivre en cas d’arrêt maladie

En 2025, les démarches ont été simplifiées sur certains points, mais complexifiées sur d’autres, notamment en raison de l’introduction de nouveaux formulaires sécurisés. Voici les étapes à respecter :

➤ Étape 1 : Consulter un médecin

Le premier réflexe en cas de symptômes ou de malaise est de consulter un professionnel de santé : médecin généraliste, spécialiste ou médecin du travail. C’est lui seul qui peut prescrire un arrêt de travail. Il détermine également la durée de l’arrêt, et s’il est renouvelable ou non.

➤ Étape 2 : Transmettre l’avis d’arrêt de travail

L’avis d’arrêt de travail est composé de trois volets :

  • Volets 1 et 2 : à envoyer à votre Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) dans un délai de 48 heures.
  • Volet 3 : à remettre à votre employeur (ou à Pôle emploi si vous êtes demandeur d’emploi).

💡 Astuce : La transmission peut être effectuée par voie dématérialisée si votre médecin utilise la télétransmission. Dans ce cas, vous n’avez plus à envoyer les volets à la CPAM vous-même.

➤ Étape 3 : Respecter les obligations pendant l’arrêt

Durant votre arrêt, vous devez respecter scrupuleusement les indications du médecin :

  • Si vous êtes autorisé à sortir, certains horaires doivent être respectés.
  • Si vous n’êtes pas autorisé à sortir, vous devez rester à votre domicile sauf pour soins médicaux.

🚨 Attention : En cas de contrôle, le non-respect de ces règles peut entraîner une suppression des indemnités journalières.


4. Les nouveautés 2025 : ce qui change concrètement

L’année 2025 marque un tournant dans la gestion des arrêts maladie. Plusieurs mesures ont été introduites pour mieux encadrer les arrêts tout en luttant contre les abus.

➤ Un nouveau formulaire sécurisé

Depuis septembre 2024, un formulaire papier sécurisé a été introduit. Il devient obligatoire à partir de juin 2025. Ce nouveau modèle comprend :

  • Une étiquette holographique,
  • Un papier infalsifiable,
  • Une encre magnétique.

Ce dispositif vise à lutter contre les fraudes à l’arrêt maladie. Les anciens formulaires seront refusés par les CPAM à partir de la date butoir.

➤ Plafond de calcul des indemnités abaissé

Pour les salariés du privé, le plafond de rémunération servant de base au calcul des indemnités journalières a été abaissé de 1,8 SMIC à 1,4 SMIC.

📌 Conséquence : Les indemnités journalières sont moins élevées pour les salaires supérieurs à ce plafond. C’est une mesure qui suscite des débats, notamment du côté des syndicats.

➤ Agents publics : indemnité réduite à 90 %

À partir du 1er mars 2025, les fonctionnaires ne perçoivent plus 100 % de leur traitement durant les trois premiers mois d’arrêt, mais 90 %. Cette mesure s’applique à tous les arrêts maladie non professionnels (hors accidents du travail et maladies professionnelles).


5. Quelles indemnités en cas d’arrêt maladie ?

L’indemnisation varie selon votre statut. Voici un résumé pour y voir plus clair :

➤ Salarié du privé

  • Délai de carence : 3 jours (sauf conventions collectives spécifiques).
  • Indemnité journalière : environ 50 % du salaire brut journalier, dans la limite du plafond.
  • Complément de l’employeur : selon l’ancienneté, vous pouvez percevoir un complément prévu par la convention collective.

➤ Fonctionnaire

  • Jour de carence : 1 jour.
  • Indemnisation : 90 % du traitement brut durant les 3 premiers mois d’arrêt.
  • Possibilité de congé longue maladie ou congé longue durée si la pathologie est grave.

➤ Indépendant

  • Délai de carence : 3 jours.
  • Indemnités journalières : versées par la CPAM ou la caisse de retraite concernée, selon les cotisations versées.

➤ Demandeur d’emploi

  • Pas d’indemnité journalière si vous ne percevez pas d’allocation.
  • Si vous touchez le chômage, vous pouvez basculer vers l’arrêt maladie et percevoir des IJ à la place de l’allocation.

6. Durée maximale d’un arrêt maladie

La durée d’un arrêt maladie dépend de la nature de la pathologie et de l’évolution de votre état de santé. Toutefois, il existe des plafonds :

  • Pour un arrêt maladie classique : jusqu’à 6 mois maximum renouvelables.
  • En cas de maladie de longue durée (ALD) : possibilité de prolongation jusqu’à 3 ans avec accord de la CPAM.

💬 Bon à savoir : Au-delà de certaines durées, un médecin-conseil peut être sollicité pour vérifier la légitimité de la prolongation.


7. Les contrôles en arrêt maladie : ce que vous devez savoir

La CPAM ou l’employeur peut diligenter un contrôle médical :

  • En cas de doute sur la véracité de l’arrêt.
  • Si l’arrêt est jugé trop fréquent ou trop long.
  • À l’initiative du service médical de la Sécurité sociale.

En cas de non-conformité (absence injustifiée, sortie non autorisée, etc.), vos droits à indemnisation peuvent être suspendus, voire supprimés.


8. Les cas particuliers à connaître

➤ Arrêt pour burn-out ou dépression

Les troubles psychiques comme le burn-out sont de plus en plus reconnus par la médecine du travail. Un arrêt peut être prescrit pour ces motifs, et faire l’objet d’un suivi spécifique.

➤ Arrêt maladie pendant une période d’essai

L’arrêt interrompt la période d’essai, qui peut être reconduite à la reprise du travail. L’employeur ne peut pas rompre l’essai uniquement en raison de l’arrêt, sauf abus manifeste.

➤ Arrêt pendant les congés

Un arrêt maladie peut interrompre des congés payés. Vous pourrez les récupérer ultérieurement, sous réserve de justificatif médical et transmission rapide à votre employeur.


9. Foire aux questions (FAQ)

✅ Peut-on travailler pendant un arrêt maladie ?

Non, sauf dans des cas très spécifiques (arrêt à temps partiel thérapeutique ou reprise anticipée validée par le médecin). Toute autre activité professionnelle est interdite.

✅ L’arrêt maladie est-il rémunéré à 100 % ?

Pas automatiquement. Il dépend de votre statut, ancienneté, convention collective, et si vous bénéficiez ou non d’un complément de votre employeur.

✅ Peut-on prolonger un arrêt maladie ?

Oui, si votre état de santé le justifie. Le renouvellement doit être effectué avant la fin de l’arrêt initial.


10. Ce qu’il faut retenir

L’année 2025 marque une modernisation des procédures liées à l’arrêt maladie, avec de nouvelles obligations et des restrictions d’indemnisation. Pour éviter toute mauvaise surprise, il est indispensable de :

  • Respecter les délais de transmission,
  • Suivre les consignes médicales à la lettre,
  • Connaître vos droits en fonction de votre statut.

Enfin, en cas de doute, n’hésitez pas à contacter votre CPAM, votre médecin traitant ou un conseiller juridique. Une bonne information est votre meilleure alliée pour défendre votre santé tout en protégeant votre situation professionnelle.

Sources officielles utilisées dans l’article :

  1. Ameli – Arrêt maladie salarié
  2. Service-public – Arrêt de travail : démarches
    Service-public – Fonction publique : congé de maladie
    Service-public – Actualité du 1er avril 2025 (baisse du plafond IJ)
    Entreprendre. service-public – Nouveau formulaire d’arrêt maladie 2025
  3. Pôle Emploi – Vous êtes en arrêt de travail
  4. Legifrance – Article L1226-1 (code du travail – arrêt maladie)

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