À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, la campagne électorale bat son plein et chaque candidat révèle tour à tour ses programmes.
L’immigration compte parmi les thématiques incontournables de cette présidentielle 2022, et devient l’un des sujets qui intéressent le plus les Français.
Ce sujet clivant de l’immigration enflamme le débat, surtout en ce qui concerne son impact sur les salaires et le chômage. Voici les propositions des candidats sur cette thématique.
Le bilan de l’immigration en France en 2021
Le jeudi 20 janvier 2022, le ministère de l’Intérieur a publié le bilan provisoire de l’immigration en France sur l’année 2021. Si aucun ministre ne s’est pas manifesté pour le moment sur le sujet, selon les statistiques de ce bilan, 52 000 migrants ont essayé de traverser la Manche en 2021 et que les « naturalisations » (+94 000) se sont accrues de +50 % en un an. À cause de la crise afghane, l’on a recensé 104.000 premières demandes d’asile en 2021. Une hausse de 28,3 % par rapport aux statistiques de l’année 2020, au cours de laquelle, on avait connu une baisse notable du nombre de migrants en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19.
Eric Zemmour est favorable à l’arrêt du regroupement familial
Dans son programme, Eric Zemmour a émis son souhait de supprimer la procédure de regroupement familial et de limiter annuellement le nombre d’individus qui bénéficient du droit d’asile. Le candidat propose également l’obligation de déposer les demandes d’asile depuis l’étranger (dans les consulats) et la suppression du « droit du sol ». En ce qui concerne les étrangers qui sont déjà en France, le candidat du parti Reconquête est intransigeant sur les conditions d’obtention de la nationalité française. Il milite pour l’interdiction de la régularisation d’une personne qui s’introduit illégalement sur le territoire. Il est favorable à la suppression des aides sociales aux personnes qui ne sont pas européennes. Il souhaite faire de même pour l’aide médicale d’État des étrangers en situation irrégulière.
Selon Eric Zemmour, le rapatriement concerne l’ensemble des clandestins, les étrangers qui n’exercent pas de métiers depuis 10 ans et ceux qui sont responsables de fautes pénales. Les individus coupables de crimes et les délinquants qui sont en état de récidive perdent leur nationalité française.
Marine Le Pen souhaite organiser un référendum sur la modification des lois sur la situation des étrangers
La modification des lois sur la situation des étrangers compte parmi le point essentiel du programme de la candidate du Rassemblement national sur la thématique sur l’immigration. Le but est de lever les « barrières » qui limitent ou interdisent l’éloignement des détenus pour des délits ou crimes graves ou encore de ceux qui se présentent un risque pour l’ordre public. Selon la candidate, cette mesure interdit la « régularisation » de la situation irrégulière d’un étranger (sauf cas particulier). Marine Le Pen souhaite également l’instauration de la priorité nationale pour l’accès au logement et à l’emploi, et encadrer le « regroupement familial » pour l’interdire ou le limiter selon quelques critères. Selon le souhait de la candidate, les prestations sociales seront destinées exclusivement aux Français ou aux individus ayant travaillé 5 ans. Les accords de Schengen seront négociés une fois encore.
Nicolas Dupont-Aignan est pour la fin du système Schengen
Le candidat du parti Debout la France (DLF) souhaite agir en faveur de la « cohésion nationale », et la fin du système Schengen, en restaurant les contrôles aux frontières. Il est aussi favorable
- au vote annuel d’un « plafond pour les flux migratoires » au Parlement ;
- à suspension du « regroupement familial » pour 5 ans ;
- à la refonte du droit d’asile ;
- à la suppression de l’aide médicale de l’État et son remplacement par des dispensaires pour les clandestins.
L’objectif de son programme est d’abroger le « droit du sol » ou encore d’établir le principe d’une « double peine » pour les étrangers.
Valérie Pécresse propose l’adoption d’un projet de loi constitutionnelle sur la question migratoire
Valérie Pécresse propose un référendum aux Français pour adopter un projet de loi constitutionnelle sur la question migratoire. Laquelle doit préciser les pourcentages d’accueil par pays et par métiers et stipuler l’obligation de faire la demande d’asile depuis l’étranger. Cette loi doit mettre fin au droit du sol automatique, elle concerne la carte de séjour dont l’octroi dépend de la maîtrise du français. Selon la candidate, cette nouvelle loi renforce les conditions à remplir pour accéder à la nationalité française et celles qui concernent le regroupement familial. La candidate prévoit également des mesures sur :
- le renvoi des clandestins et l’annulation de leurs prestations sociales ;
- le rapatriement immédiat des individus qui présentent une menace grave pour la société ;
- le recentrage de l’aide médicale d’État sur les maladies contagieuses et la maladie d’urgence.
Emmanuel Macron propose la rénovation du système Schengen
Bien qu’Emmanuel Macron n’ait pas fourni de détails précis sur son programme sur cette thématique, il a déjà donné des pistes sur le sujet concernant l’immigration. Il souhaite rénover le système Schengen. Il a insisté sur la mise en place d’un filtrage plus efficace aux frontières hors de la zone. Emmanuel Macron souhaite aussi une meilleure coopération avec les pays d’origine sur le rapatriement des clandestins. Il entend coopérer avec les pays méditerranéens pour résoudre les problèmes migratoires, mais également pour simplifier le déplacement des personnes qui contribuent aux échanges scientifiques, culturels et économiques.
Anne Hidalgo en faveur de la réforme du système Dublin
Dans son programme, Anne Hidalgo propose une collaboration plus étroite avec les États membres de l’Union européenne sur la question d’immigration et sur la réforme du système Dublin. Ainsi, le migrant ne devra plus traiter par le premier pays d’entrée au sein de l’UE, mais par l’État qui dispose de capacités nécessaires pour l’accueillir. En ce qui concerne la France, Anne Hidalgo a dit vouloir un accueil convenable ainsi qu’une répartition équitable sur le territoire. Elle souhaite aussi améliorer leur insertion, en leur proposant des cours de français gratuits, qui enseignent aussi les « aspects culturels et historiques » du pays et l’accès au travail, et ce, dès la demande d’asile.
Jean-Luc Mélenchon dénonce les accords du Touquet
Le candidat de la France Insoumise voudrait en finir avec le « règlement Dublin » et mettre fin aux activités de l’agence Frontex. Il manifeste également son opposition aux traités du Touquet, qui fait que le Royaume-Uni externalise sa frontière à Calais, en France. En ce qui concerne l’immigration, il exige une carte de séjour de dix ans comme « référence » ainsi que la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers. Si la délivrance de titre de séjour est refusée, le demandeur devra saisir la commission dédiée et qui a été créée à cet effet.
Jean-Luc Mélenchon souhaite également instaurer la « présomption de minorité » pour les clandestins non accompagnés et interdire les tests osseux pour déterminer leur âge.
Il veut étendre le droit d’asile et autoriser les demandeurs à travailler, en attendant leur réponse. Il entend aussi restaurer le « droit du sol » et reconnaître l’éligibilité et le droit de vote des résidents qui viennent d’en dehors de l’U.E. Jean-Luc Mélenchon souhaite entreprendre le lancement d’un programme de maîtrise du français et des principes républicains.
Fabien Roussel s’oppose aux accords du Touquet et de Dublin
La dénonciation des accords de Dublin et du Touquet compte parmi les sujets essentiels du programme du candidat du candidat Fabien Roussel sur la thématique sur l’immigration. Il propose en outre le renforcement de la politique d’accueil des réfugiés en France et la ratification de la Convention internationale du 18 décembre 1990 pour garantir la protection de tous les travailleurs migrants et leurs familles. Le candidat est contre les tests osseux pour déterminer l’âge des mineurs non accompagnés (qui doivent être pris en charge) et la régularisation des travailleurs sans-papiers pour éviter la concurrence entre les salariés.
Yannick Jadot propose la mise en place d’un grand ministère de solidarités
Le candidat écologiste s’est engagé dans son programme à vouloir confier la question de l’immigration à « un grand ministère des solidarités ». Les immigrés bénéficieront de l’accès à l’hébergement et à la santé, et la police et le système judiciaire seront tenus d’être moins actifs à leur encontre. La détention des mineurs ne sera pas permise.
Comme d’autres candidats de gauche, Yannick Jadot veut aussi en finir avec les tests osseux et régulariser les sans-papiers qui ont un travail. La procédure en vue d’obtention des cartes de séjour sera simplifiée et des séjours humanitaires seront créés.
Philippe Poutou est pour la libre installation des migrants sur le sol français
Philippe Poutou, le candidat du nouveau parti anticapitaliste s’engage à mettre en place des mesures adéquates pour accueillir tous les immigrés sur le sol français et leur permettre de s’y installer librement. Il veut que tous les immigrés sans papiers soient régularisés. De même, il entend donner à tous les étrangers qui vivent en France le droit de vote.
Nathalie Arthaud souhaite accueillir les migrants
Nathalie Arthaud dit « bienvenue » aux migrants et exige leur liberté de circulation et d’installation en France.
Jean Lassalle propose le renforcement des effectifs des douanes et des forces frontalières
Bien que le candidat Jean Lassalle n’ait pas encore donné les détails sur son programme sur la thématique immigration. En 2017, il avait promis le renforcement des effectifs des douanes et des forces aux frontières à des endroits clés d’immigration illégale, comme la Guyane ou Mayotte.