France Travail remplace Pôle Emploi : qu’est-ce qui va changer ?

À compter de 2024, Pôle Emploi sera remplacé par une nouvelle organisation nommée France Travail, qui a pour objectif de devenir la principale interface qui mettra en contact les personnes à la recherche d’un emploi avec l’équipe nationale chargée de l’insertion professionnelle, de la formation et de l’emploi. Cette transition implique plusieurs changements : réforme du RSA, nouvelles priorités et une nouvelle organisation interne. Concrètement, qu’est-ce qui va changer ?

Pourquoi réformer Pôle Emploi ?

Emmanuel Macron espère atteindre le plein-emploi en France d’ici 2027, ce qui signifie un taux de chômage de 5 %. Pour y parvenir, le gouvernement prévoit de mener les négociations sociales sur un « pacte pour la vie au travail ». Malgré une baisse du taux de chômage à 7 % au cours du premier quinquennat de Macron, il est constaté dans un rapport de Thibault Guilly qu’en 2023, plus de 3 millions d’offres d’emploi sont restés sans candidats. Pour répondre à ces défis, le gouvernement a décidé de rebaptiser Pôle en apportant plusieurs changements. Ainsi, outre le secteur de l’emploi, « France Travail », englobera également les missions locales pour les jeunes (« France Travail Jeunes ») et Cap emploi pour les personnes handicapées (« France Travail handicap »). Cette réorganisation vise à favoriser la collaboration entre ces agences.

Se rapprocher de la situation réelle des bassins d’emploi et faire des investissements

Le rapport suggère l’établissement d’un comité nommé « France Travail » dans le but de développer les initiatives liées à l’emploi au niveau local, en particulier au niveau des zones d’emploi, des régions et des départements. Étant donné que les acteurs et les responsabilités sont dispersés, même l’État ne peut pas identifier toutes les personnes sans emploi sur son territoire. Selon le rapport, des investissements supplémentaires de 2,3 à 2,7 milliards d’euros entre 2024 et 2026 doivent être prévus, en plus des budgets actuels, parce que de simples réorganisations ne seront pas suffisantes.

Une réforme du RSA se cache derrière France Travail

Le gouvernement souhaite imposer des obligations aux bénéficiaires du RSA, sur demande d’Emmanuel Macron. Si la réforme est adoptée, les bénéficiaires suivront entre 15 et 20 heures de formation, autorisés par France Travail, dans le but de favoriser leur insertion professionnelle. Emmanuel Macron avait déjà proposé cette mesure et avait provoqué l’indignation d’un parti d’opposition qui la considérait comme une « condition à la solidarité ».

Actuellement, la mesure est testée dans 18 bassins d’emploi depuis avril. Pour l’instant, seuls trois départements dans les Hauts-de-France, le Nord, l’Aisne et la Somme, ont expérimenté le dispositif sur 40 000 personnes parmi les deux millions de foyers bénéficiaires. L’objectif de l’exécutif est de généraliser cette mesure avant la fin du quinquennat. D’après le rapport, les résultats des expérimentations devront permettre de définir les méthodes d’accompagnement les plus efficaces, de mieux identifier les bénéficiaires, et d’outiller les acteurs pour une coopération plus efficace. Cependant, selon le rapporteur, il n’y a pas suffisamment d’efforts budgétaires pour l’insertion des bénéficiaires du RSA.

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